L’objectif des formateurs est de faire passer un message auprès des apprenants et de favoriser leur passage à l’action. Cependant, certains formateurs oublient parfois que le cerveau n’est pas « configuré » pour ingérer une quantité infinie d’informations en un temps limité. Il faut donc, non seulement, capter l’attention mais également structurer son intervention de manière à éviter toute surcharge. Cet article expose certaines règles qui permettent de dynamiser les formations et encourager les apprentissages.
Pour éviter la surcharge cognitive, la règle des 10 minutes peut s’avérer très utile. Basée sur les recherches du neurobiologiste John Medina, cette règle respecte la capacité d’attention maximale d’un apprenant qui est évaluée à environ 10 minutes (1).
Pour favoriser les apprentissages, sortir des sentiers battus est une technique qui permet de capter l’attention des participants ; pour ce faire, l’humour peut être utilisé mais cela dépend des profils des formateurs car tout le monde n’est pas à l’aise avec les jeux de mots et autres marques d’humour.
D’autres techniques sont donc utiles pour « funifier » ses formations : les mindmaps constituent par exemple un outil visuel puissant pour permettre une synthèse des éléments présentés en formation. Également, les sketchnotes – inspirés de la pédagogie positive et moins contraignants que les mindmaps sur la structure - sont pertinents (2). De plus, il est parfois utile de créer de petites vidéos qui permettent de varier les supports et de divertir les apprenants (n’allez pas croire que cela va vous demander des ressources inconsidérées, certains programmes font presque tout à votre place et il ne vous reste plus qu’à insérer votre contenu de manière didactique).
En outre, il n’existe pas de technique plus puissante que l’appropriation des contenus de la part des apprenants, faites-les donc prendre part à la construction et à l’appropriation du contenu en mettant sur pied des jeux de rôles et des mises en situation par exemple.
Outre d’utiliser des supports visuels et attractifs, il est important de donner du sens à l’apprentissage, d’expliquer le « pourquoi ». C’est ce que montre avec brio Simon Sinek dans sa conférence TED « How Great Leaders Inspire Action » : trop souvent, on explique le comment et pas le pourquoi, or, c’est ce qui permet de susciter l’intérêt et d’impliquer dans l’apprentissage.
Si l’on se réfère aux quatre piliers fondamentaux de l’apprentissage, la consolidation est la dernière étape de tout apprentissage, la plus précieuse si l’on veut que les éléments appris ne s’oublient pas. Cette consolidation désigne en réalité l’automatisation de l’apprentissage.
Dans le cerveau, cela implique que l’information (ou l’apprentissage) est transférée dans des circuits qui ne mobilisent plus autant l’ensemble du cortex.
Si cette consolidation peut se passer notamment durant les phases de sommeil, où le cerveau continue de travailler et stocker les informations, elle peut aussi se réaliser en transférant les apprentissages acquis ou en se les réappropriant ; comme évoqué précédemment les jeux de rôles sont également des outils utiles pour favoriser la consolidation dans des contextes divers et variés.
(1) http://brainrules.net/attention
(2) Akoun A., Boukobza P., Pailleau I. 2017, Apprendre avec le sketchnoting. Comment ré-enchanter les manières d’apprendre, Paris : Eyrolles.
(3) https://www.ted.com/talks/simon_sinek_how_great_leaders_inspire_action/transcript